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Kairouan : Douceurs et gourmandises ramadanesques

 

Voir des makroudhs aux amandes ou aux dattes parsemés de grains de sésame, des zlabias couleur or et des mkhareq aux amandes est toujours un plaisir. Toutes les ressources de l’imagination et du charme sont mises en jeu pour provoquer la gourmandise…

Ramadan n’est pas uniquement le mois de l’abstinence, de la méditation, de la retenue et de la contemplation. C’est celui des veillées tardives, des activités culturelles, des réjouissances de toutes sortes, des fastes culinaires et des envies dont celle de s’approvisionner en sucreries. D’où le regain d’activités que connaissent les pâtisseries et les boutiques de zlabia, de mkhareq et de makroudhs aux différentes recettes.
Les vieilles échoppes, situées au sein de la Médina de Kairouan, ne désemplissent jamais, car leurs artisans sont très habiles dans le métier qui se transmet de génération en génération. Voir des makroudhs aux amandes ou aux dattes parsemés de grains de sésame, des zlabias couleur or et des mkhareq aux amandes est toujours un plaisir. Toutes les ressources de l’imagination et du charme sont mises en jeu pour provoquer la gourmandise…
C’est que les douceurs constituent vraiment un art ici. La plupart de ces boutiques rivalisent de séduction et connaissent, en ce mois saint, un grand succès puisqu’elles drainent, chaque jour, les foules venues de tous lieux faire leurs emplettes dans la joie et la bonne humeur.
Leur secret? Un accueil convivial, la magie des couleurs et la qualité de la marchandise pour son goût spécifique et son parfum subtil.
Au milieu de ces odeurs, dans ce cadre traditionnel, on a la vague impression de vivre dans un rêve des Mille et une nuits. Si certains choisissent de s’approvisionner de ces différentes échoppes, beaucoup de femmes friandes de traditions culinaires et de réjouissances gastronomiques préparent à domicile des mets succulents à partir d’un certain nombre d’ingrédients dont la bouza aux grains de pin, la mhalbia, la samsa à la pâte d’amande, le kaâk feuilleté au smen et à la pâte d’amandes, les oreilles du «kadhi», les ftaïr au sésame moelleux, le akid si harmonieux, l’assida aux noisettes saupoudrée de fruits secs pilés, la bellouza aux amandes, le bachkoutou aux noix et évidemment les fameux makroudhs. Et pour la collation du s’hour, on prépare le mesfouf mélangé de fruits secs, ou bien la bssissa ou le sorgho.

Exit le réchauffé ou le rassis !

Malgré la cherté de la vie, la hausse des prix des produits alimentaires et la baisse du pouvoir d’achat, les citoyens continuent de pérenniser toutes les traditions ramadanesques même si l’on doit s’endetter afin de se régaler. D’où cette frénésie d’achat de denrées de toutes sortes et de condiments afin de préparer des mets spéciaux et authentiques dont la chorba frik, les hlâlems, les fruits secs, les épices en grains moulus, etc. Et à l’heure de la rupture du jeûne, c’est la joie de découvrir les tables festives et les menus gargantuesques préparés par les mères de famille qui doivent être en forme physiquement.
Et à part les plats systématiques de tous les soirs dont les briks au thon et à l’œuf, la soupe et la salade, on prépare, selon un calendrier bien établi au préalable avec le chef de famille, soit du couscous à la viande d’agneau, soit du riz au poulet, soit des ragoûts aux petits pois, aux haricots ou aux lentilles, soit un tajine aux épinards, soit des sardines farcies ou du thon grillé, etc. Alors, les gens oublient pour un mois la peur du mauvais cholestérol et profitent des différents plats dont la valeur n’est que prétexte à la joie profonde d’être en famille.

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